Fédération Nationale Avenir et Qualité de Vie des Personnes Agées
HOSPIMEDIA, le 28/09/13
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2014 fait consensus auprès des fédérations : ce PLFSS est "un très mauvais PLFSS".
Reprise dans les réserves de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), modalités opaques autour de la réouverture du tarif global, démagogie et manipulation budgétaire... le secteur déplore des pratiques gouvernementales "inacceptables".
"Plusieurs milliers d'emplois pour renforcer les équipes dans les Ehpad", lançait-elle sur Twitter. Michèle Delaunay a beau essayer, le discours ne convainc pas. Aux yeux des fédérations, les 130 millions d'euros alloués à la médicalisation des Ehpad ne sont qu'un leurre, les 10 millions d'euros destinés à la réouverture partielle du tarif global, une pilule pour faire passer un budget de crise.
"En annonçant un Ondam médico-social de 3%, le PLFSS 2014 absorbe l'augmentation mécanique annuelle de l'Ondam, de l'ordre de 2 à 3% elle aussi". L'analyse de Didier Sapy, directeur de la Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées (Fnaqpa), est sans appel : "avec un tel taux, on ne mettra pas en œuvre de politique. Au contraire, on casse la dynamique du secteur." Atterré devant ce taux "historiquement bas", Pascal Champvert, Président de l'Association des directeurs d’établissements pour personnes âgées (AD-PA), s'inquiète. "Puisque l'augmentation des salaires et des prix va être supérieure à l'augmentation des budgets, les établissements et services à domicile vont voir leur nombre de salariés diminuer. En clair, on appauvrit les structures et on diminue l'aide aux personnes âgées". Dans ce contexte, le président de l'AD-PA appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités. "Alors même que le secteur médico-social est sous-doté, l'état doit cesser de faire peser la pression sur les établissements et les services à domicile. Il doit reporter les évaluations externes et arrêter d'imposer des objectifs nouveaux dans le cadre des conventions tripartites."
Autre point de discorde, l'attribution de 70 millions d'euros issus de la CNSA. "Scandale absolu en son temps largement dénoncé par Michèle Delaunay et Marisol Touraine" pour Didier Sapy, "manipulation budgétaire insupportable" pour Pascal Champvert... le gouvernement tente de faire croire qu'il investit pour les personnes âgées alors qu'il organise, pour reprendre les mots de l'AD-PA, "la non-dépense des maigres crédits qu'il accorde pour justifier d'une baisse des crédits l'année suivante". L'alarme lancée par la FHF, la Fehap et le Synerpa n'a semble-t-il pas suffi (lire notre article ci-contre) : le gouvernement a, pour la Fnaqpa, "cédé à la pression de la Cour des comptes".
Pour Didier Sapy, le seul aspect positif du PLFSS 2014 reste encore la réouverture partielle du tarif global. Là encore, la position du gouvernement inquiète le directeur de la Fnaqpa. "Le retour du tarif global pourrait être une bonne nouvelle. On ne connaît pas les modalités de sa réouverture, mais il y a fort à parier que ce ne sera pas les mêmes que par le passé". Au-delà, l'omerta autour du rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur la question éveille les suspicions. Aussi, les fédérations de directeurs sont unanimes, l’État doit sortir de la démagogie et assumer ce qui s'avère être un "budget en crise".
Agathe Moret,
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