TSA – 15/10/2013
Après l'annonce du calendrier de réforme sur le vieillissement, les réactions ne se sont pas fait attendre. Toujours remontée, l'AD-PA évoque "une tentative de diversion naïve", tandis que le parlementaire Jérôme Guedj compte amender le PLFSS 2014 pour que des mesures soient engagées dès l'année prochaine, en attendant que la loi prenne effet en 2015.
L'AD-PA ne transige pas
"Une tentative de diversion naïve", réagit l'AD-PA suite au calendrier de réforme tracé par le Premier ministre, le 14 octobre, à propos de la loi programmatique sur le vieillissement (lire notre article du jour). "L'annonce [...] d'une loi sur le vieillissement est une diversion destinée à faire oublier les 600 millions de crédits de la CASA [contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie] que l'Etat envisage de détourner au détriment des personnes âgées en 2014", s'insurge l'Association des directeurs au service des personnes âgées. Qui considère comme non acceptable de "les promettre pour 2015 comme l'Etat les a promis pour 2014 en 2013".
L'AD-PA appelle donc solennellement l'Etat "à tenir ses précédents engagements et maintient la proposition d'un "Dispositif Emploi Autonomie" permettant de créer, dès janvier 2014, 22 000 emplois pour accompagner les personnes âgées fragilisées, à domicile et en établissement". Si l'affectation des crédits de la Casa "était en effet repoussée à 2015, elle constituerait, avant les prochaines échéances électorales, un signal fort au détriment des personnes âgées, de leurs familles et des professionnels", estime l'AD-PA qui maintient donc sa pétition (lire ici).
Lire ici le communiqué de l'AD-PA.
La Fnaqpa est mitigée
La Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées (Fnaqpa) salue "le principe même d'une loi de programmation sur le vieillissement, un projet attendu depuis des années" mais pointe deux bémols : le lien que fait le Premier ministre entre domicile et APA "pourrait faire craindre qu'en guise de grande réforme sur l'aide à domicile, la loi accouche d'une réformette de l'APA à la fin de l'année 2014" ; d'autre part, la "séparation faite entre domicile et établissements, [va] à l'encontre des attentes actuelles des personnes âgées et de leur parcours résidentiel". L'association formule par ailleurs "le regret" qu'une réforme des établissements "pourtant urgente soit repoussée à la fin du quinquennat".
Lire ici le communiqué de la Fnaqpa.
Les 10 propositions de Jérôme Guedj
S'il se "félicite sans réserve" de l'annonce d'une loi, accompagné pour la première fois d'un "calendrier précis", le député socialiste et président du conseil général de l'Essonne, Jérôme Guedj, souhaite "que des mesures d'anticipation de cette loi [...] soient arrêtées dès cette année dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS 2014) et dans le budget de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) qui doit être adopté le 19 novembre prochain". Alors qu'il s'était déjà ému de l'usage du produit de la Casa, le parlementaire compte défendre, avec plusieurs de ses collègues, "des propositions de mesures nouvelles financées par l'utilisation des réserves de la CNSA et au moins une partie de la [Casa] dès 2014".
Il lance ainsi "10 propositions d'actions susceptibles d'être engagées dès 2014 et reprises dans la future loi", une "boite à outils pour nourrir le débat avec le gouvernement et avec les membres du conseil de la CNSA" (conseil dont il fait également partie).
Parmi ces pistes, figurent notamment : la revalorisation "dès le 1er janvier 2014" des montants des plans d'aide d'APA à domicile lors des renouvellements des demandes d'APA, la mise en place "d'un fonds de développement de l'aide et des soins à domicile", le doublement des crédits dédiés à la professionnalisation à domicile, la suspension de la convergence tarifaire pour les Ehpad, etc.
Ces propositions sont détaillées sur le blog de Jérôme Guedj.